La gynécologie

Si l’on consulte facilement son ostéopathe pour des douleurs du dos, beaucoup de personnes ignorent que nombreux troubles gynécologiques ou urinaires peuvent trouver leur salut dans l’ostéopathie. L’éventail est large. Le rôle de l’ostéopathe sera de d’identifier la structure en souffrance, et de comprendre le mécanisme lésionnel.

Ainsi il sera amené, en fonction des éléments concernés à :

  • Obtenir un relâchement musculaire ou ligamentaires
  • Récupérer la mobilité du coccyx ou du bassin 
  • Rétablir les perturbations vertébrales responsables des contractures musculaires ou des douleurs projetées. 
  • Rééquilibrer la personne dans l’intégralité de sa posture

Les douleurs de règles

Bien que fréquentes, les douleurs de règle ne sont pas normales. Elles peuvent être l’expression d’une maladie (endométriose), ou simplement dues à la présence de tensions ligamentaires qui s’expriment au moment des règles. En effet juste avant les règles, le volume et le poids de l’utérus augmentent, il en résulte que celui-ci se met à tirer sur ses systèmes d’attache (ligaments qui le relient au bassin). Si ces ligaments présentent des tensions ou si le bassin n’est pas libre, la transmission des contraintes ne se fera pas de façon optimale et cela occasionnera des douleurs de dos ou des douleurs de ventre importantes.

Les douleurs pelvipérinéales

Ce sont des douleurs très fréquentes, qui atteignent aussi bien l’homme que la femme. Elles sont situées au niveau du périnée antérieur ou postérieur. Différents types : 

  • Dyspareunies : douleurs vaginales ressenties lors du rapport sexuel, pouvant aller jusqu’à l’impossibilité de celui-ci
  • Vulvodynies : douleurs de la vulve caractérisée par des sensations de brûlure ou d’aiguilles ainsi que la sensation d’avoir la vulve à vif 
  • Douleurs périnéales spontanées ou provoquées, sensation de pesanteur.
  • Douleurs anales, ou défécatoires
  • Douleurs testiculaires

Les causes peuvent être :

  • Psychologiques, mais elles sont rarement seules en cause, 
  • Médicales : endométriose, infections, mycoses, secondaire à un traitement laser, atrophie des muqueuses, post chirurgicales, … 
  • Mécaniques : La douleur peut être due à une contracture musculaire, un traumatisme (chute sur le coccyx), un accouchement, post chirurgicale, post épisiotomie ou déchirure du périnée.
  • Neurologiques : les muscles et la peau et les muqueuses vaginales, reçoivent une innervation de la part de la colonne vertébrale. Un dérangement inter vertébral mineur pourra entrainer une irritation d’un nerf, donnant des douleurs projetées dans des territoires bien définis. Ainsi par exemple, une irritation des racines L4L5 pourra donner des douleurs coccygiennes, et celle de S2 S3 S4 (nerf pudendal) donnera des contractures des muscles du périnée, des douleurs vaginales ou anales.

Les douleurs aux rapports : dyspareunies

Elles sont de différents types :

  • Vaginisme : contracture réflexe des muscles du périnée associé à une douleur de la vulve. Le rapport sexuel est impossible.
  • Dyspareunie superficielle : la douleur apparait au moment de l’intromission. 
  • Dyspareunie de présence
  • Dyspareunie profonde positionnelle : douleur dans le fond du vagin ou dans certaines positions.
  • Dyspareunie post coïtale : douleur après les rapports. Les causes sont nombreuses, et la liste ne peut être exhaustive. 
  • Les causes psychogènes, mais elles sont rarement isolées.
  • Les causes médicales : infection, herpès, mycose, fibromes, thrombose des varices vulvaires, endométriose…. 
  • Névralgie pudendale,
  • Post-partum : cicatrices de déchirure périnéale ou d’épisiotomie douloureuse
  • Post-chirurgicale : après une chirurgie gynécologique, après une hystérectomie ou après une chirurgie de la vessie ou proctologique.
  • Sans cause médicale retrouvée Dans ce cas-là, elles peuvent être dues à des contractures des muscles du périnée, à des tensions ligamentaires ou à des douleurs projetées (névralgies)

Douleurs coccyx, coccygodynies

  • Coccygodynies : douleurs du coccyx, spontanées ou provoquées par le passage à la position assise et augmentée par la station assise prolongée. On retrouve souvent un contexte de chute sur le coccyx, même ancienne, mais pas forcément. Elles peuvent également apparaitre après un accouchement, mais aussi sans aucune raison apparente.

Troubles urinaires

Une fois que toute cause organique est éliminée (diagnostic médical), nombreux troubles urinaires peuvent être traites en ostéopathie. Parmi eux : 

  • Impériosité urinaires et pollakiurie : envie soudaine et urgente d’uriner. Les besoins sont fréquemment ressentis, jusqu’à 10 fois par jour, et les mictions sont le plus souvent de petits volumes.
  • Fausses infections urinaires à répétition (sans germe)
  • Nycturies : mictions nocturnes
  • Douleurs de vessie 
  • Brulures mictionnelles

Endométriose

L’endométriose est une maladie gynécologique qui se caractérise par le développement de tissus semblable à celui de la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Elle peut toucher plusieurs organes (abdominaux et pelviens) entraînant la perturbation du fonctionnement de ceux-ci, de nombreuses douleurs et parfois une infertilité. Longtemps ignorée, on sait aujourd’hui qu’elle touche plus de 10% des femmes en âge de procréer à l’échelle mondiale. Elle s’installe le plus souvent dans la zone pelvienne entrainant des douleurs (règles, rapports) et parfois une infertilité ou dans la zone digestive entrainant des troubles fonctionnels (digestif ou urinaire). L’essentiel du traitement de l’endométriose est soit médical, soit chirurgical, mais parfois, malgré celui-ci, certaines douleurs peuvent persister. L’ostéopathie pelvienne peut améliorer ces douleurs.

Mécanisme d’installation des lésions

Durant le cycle menstruel, sous l’influence hormonale, l’endomètre alterne phases de développement (en période d’ovulation) et phases de saignement (lors des règles). Ce phénomène s’applique à toutes les cellules endométriales du corps, y compris celles qui sont en dehors de l’utérus, il est à l’origine de l’apparition d’adhérences ou de nodules d’endométriose (dont le traitement doit être chirurgical) mais aussi d’une réaction inflammatoire de la zone, qui a des conséquences sur les tissus environnants qui eux sont pourtant sains :

  • Hypertonie pelvienne: état de contraction permanente des muscles du périnée et du petit bassin, responsable de douleurs de rapports , de sensation de pesanteur…
  • Modification de la qualité tissulaire des systèmes d’attache et de soutien des organes abdomino-pelviens, ce qui peut être à l’origine de douleurs ou de dysfonctionnements: constipation, dyspareunies (douleurs de rapports), dysménorrhée (douleurs de règles), douleurs de vessie, cystites à répétition. L’ensemble de ces modifications peut avoir également des conséquences sur le corps entrainant : douleurs lombaires, sacrées, coccygiennes, sciatalgies chroniques…

Déroulement d’une séance

Après un entretien détaillé qui permet de connaitre toute l’histoire gynécologique de la patiente, le praticien procède à un examen clinique général et à un examen gynécologique. Ce dernier ne peut être effectué que par un praticien habilité (kinésithérapeute ostéopathe, sage-femme ostéopathe, médecin ostéopathe). Il permet au thérapeute de comprendre quelles sont les structures impliquées dans la plainte de la patiente, d’établir son diagnostic et son plan de traitement. S’en suivra ensuite le traitement ostéopathique. Le plus souvent celui-ci sera constitué d’un travail viscéral, d’un travail pelvien et de manipulation articulaires.

Indications de l’ostéopathie dans le cadre de l’endométriose

  • Endométriose superficielle ou profonde : si malgré la pilule, les douleurs demeurent
  • En post opératoire : à 3 mois d’une chirurgie, si certaines douleurs persistent